Bio dégénération
BIO dégénération
Je suis un peu saoulé par le mot Bio, on en bouffe à toutes les sauces sans savoir exactement ce que cela signifie. Bio, biologie, pour moi la biologie c’est disséquer une grenouille ou souffler dans un poumon de veau.
Être bio c’est être sain, respecter dame nature, courir nu dans les blés, rouler en Vélib’ et acheter ses citrons 15 euros plus chers.
Bio c’est comme développement durable, comme énergie renouvelable, c’est plein de bon sentiment et c’est impossible à définir.
Bio c’est une cuisine saine, c’est des enfants beaux, c’est une voiture propre, c’est une maison en bois.
Bio c’est la nature, c’est sympa mais c’est un peu niais, c’est la petite maison dans la prairie, c’est Charles Ingalls qui coupe du bois, c’est les sentiments mielleux à la pelle qui remplissent les conversations lisses et aseptisées des dîners mondains.
Bio c’est bon pour le corps, bon pour la terre, bon pour la pub.
Bio c’est Nicolas Hulot qui vous cuisine des salsifis bio, dans une yourte au fin fond de la Drôme chauffée par un poêle à bois installé par l ‘équipe d’m6 déco.
Bio c’est un retour aux sources, c’est rêver de vivre dans une grotte en mangeant des racines et en buvant de l’eau de pluie récoltée dans des feuilles de bananier par un singe capucin ami de toujours.
Bio c’est à la mode, bio déodorant à l’huile de fougères des Andes, bio crèmes amincissantes au jojoba des îles Kerguelen, bio carburant au colza des pleines du mont Fuji…
Bio c’est fatiguant, Vive le No Bio !